Nous avons testé et approuvé Evasionliberti qui organise depuis 8 ans des soirées dans de beaux appartements parisiens. Rencontre dans le IXe arrondissement avec Ana et Francis, les chevilles ouvrières de ces événements.
Un bel appartement dans le IXe arrondissement avec des chambres en enfilades, murs immaculés. Le parquet absorbe bien le claquement des talons. L., elle, a quitté ses chaussures et mis une jolie robe blanc cassé. La jeune femme de 26 ans fréquente depuis avril les soirées d'Evasionliberti mais rapidement, elle en est venue à aider, répondre aux SMS, donner le code de la porte d'entrée, 4e étage, la porte en face de l'ascenseur. "Je suis assez casanière, c'est souvent ma seule sortie de la semaine", me dit-elle. Ce n'est guère professionnel mais son charme opère sur votre serviteur. Cet été, elle est partie au Cap avec Ana et Francis, les deux organisateurs qui œuvrent dans le milieu du libertinage depuis 8 ans à Paris, en province et même à l'étranger pour des voyages coquins. Le prochaine destination : Djerba. Ces organisations prennent 14 heures par jour, 7 jours sur 7 à Francis.
Car chaque jeudi soir, c'est dans un appartement parisien que les ébats ont lieu. Un Airbnb loué pour l'occasion. "Pour des questions de propreté, on sait que le ménage est bien fait, que le linge de lit est propre", explique Francis. Lui a 42 ans de libertinage derrière lui. Ana, sa complice, s'est découverte libertine depuis cinq ans. Pour leurs soirées, il y a en moyenne une trentaine de personnes qui sont principalement recrutées sur Wyylde. Le concept ? "Nous sommes les seuls à ne pas sectoriser. Notre idée est de faire une salade qui marche très bien", insiste Francis. Il y a des hommes, des femmes seules, des couples, toutes couleurs, toutes religions, de tous les âges. Des expérimentés et des débutants. "Nous avons 10 000 adeptes et nous avons eu 15 000 personnes différentes depuis que nous existons", se félicite Francis. Tout de suite nous sommes séduits. Il règne une ambiance de bande de potes. Dans une des chambres, M. (1) est en train de se changer. C'est une habituée.
Sur une table des tomates cerise, des chips, des chamallows, est on es chamallows (dites le la bouche pleine). Du punch, du vin, des boissons soft. C'est à volonté. Pour que la sauce prenne bien, les petits nouveaux, un peu timides peut être, qui ne savent pas où ils mettent les pieds, sont intégrés au groupe. L'idée est qu'ils ne fassent pas tapisserie mais qu'ils se sentent à l'aise. Il y a parfois quelques imprévus comme cette fois où depuis un balcon la discussion s'est engagée avec une jeune femme qui passait dans la rue. Elle a été invitée à se joindre à la joyeuse bande tout en étant prévenue en amont par L. pour qu'elle ne soit pas choquée. Une vie sexuelle pas épanouie et elle franchit le pas... Sa soirée sera mémorable.
"Pour les débutants c'est l'idéal"
Les premiers participants arrivent ce jeudi soir. Il y a quelques nouveaux. Avec l'expérience, Francis sait jauger. Au bout de quelques messages, il voit rapidement s'il a affaire à un fantasmeur, un bourrin ou un gars bien sous tous rapports qui veut simplement s'amuser dans le respect. Il y a aussi un couple qu'il n'a jamais vu. Francis emmène M. (2), la jeune femme, dans une chambre pour lui faire un petit topo et savoir ce qu'elle aime, ses tabous. M. (2) aime les hommes mais aussi les femmes. La sodo, selon l'ambiance. Pas de crade. "Tu aimes les vieux aussi ?", blague Francis. M. (2) sourit et répond oui pour le plus grand plaisir du maître de cérémonie.
Ce soir-là, c'est match de l'équipe de France de rugby contre l'Uruguay. Le reste des gens arriveront plus tard. L'événement peut se remplir alors qu'il a déjà commencé. Francis connaît les goûts des femmes et accepte les hommes seuls selon les profils de ces dames. "Pour les débutants, c'est l'idéal. Quand ils vont en club, tous seuls, c'est une catastrophe", ajoute Francis.
Action ou action ?
Ana lance l'application Action / Vérité... ou plutôt Action / Action vu la tournure rapidement prise. Elle désigne des participants. M. (2) doit embrasser un des hommes sur le front tout en tenant sa nuque. La démonstration est sensuelle. R., un homme, doit faire un dessin avec sa langue sur le ventre de P. Cette dernière qui fête ses 31 ans de mariage est libertine depuis 15 ans et vient souvent dans ces soirées. Elle a deviné le cœur que ce monsieur a délicatement dessiné. Elle doit ensuite sucer R. qui ne se fait pas prier pour baisser son pantalon. Ana, elle, dessine un chiffre avec sa langue dans le dos d'un des hommes. C'est un 9, il pensait avoir trouvé un 0. Il est bon pour recevoir une petite fessée. Puis il y a M. (1) qui doit soutenir le regard d'un grand et beau black. Une sorte de barbichette sans la tapette puisque les règles ont été changées. Le gage sera une pipe ou un cunni. L'ambiance se chauffe. Je suis à l'étroit dans mon pantalon. Je confesse que je jette un œil à L. qui a confié ne pas jouer ce soir. Je m'en assure, elle me confirme. Tant pis.
Dans l'une des chambres, les sexes sont dressés. Cela suce, cela embrasse, cela lèche. Une joyeuse orgie a commencé. Le lit devient trop petit. M. (2), la belle black brieffée par Francis s'occupe de trois hommes déjà mais il lui reste une main pour moi. Il y a certes des chambres, mais elles restent toutes ouvertes pour le plaisir des yeux, à minima. Elle suce divinement bien. Passe d'une queue à l'autre. Le spectacle est magnifique. Je finis par la prendre à côté de M. (1) et de son beau black qui ont déjà bien arrosé le parquet.
Tous sont heureux. Libertins et heureux. Le libertinage attire de plus en plus, selon Francis. "C'est un échappatoire à la précarité", juge-t-il. Une façon de s'évader. Ce soir là, la17elettre s'est bien évadée et compte y retourner pour revoir Francis, Ana, L. et tant d'autres.
Pierre Nino
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