Une étude commandée par l'Arcom (anciennement le CSA) a récemment montré que la moitié des garçons de 12-13 ans regardent du porno. Ce qui a donné lieu à de vifs débats sur ce qu'il faudrait faire... L'occasion de me souvenir qu'au même âge, dans les années 90, on se refilait les VHS sous le manteau à la récré.
Je m'en souviens comme de ma première branlette, mon premier baiser, ma première copine, mon premier râteau, ma première rupture. Cette dernière s'appelait Aurélie, elle avait l'accent chantant des gens du sud et m'avait quitté au bout d'une idylle de 3 jours pour un certain Julien. Ce Julien s'amusait avec un autre pote à se branler en permanence en matant la pionne qui dans mes souvenirs était assez jolie. On les voyait s'astiquer sous les tables. Nous étions des ados, nous pensions beaucoup au cul et pourtant nous n'avions pas autant accès aux images que les gosses d'aujourd'hui.
Change de trou ça fume, Passe par derrière y a du monde devant
Internet ? Je l'ai eu chez moi sur la fin du lycée en 1997. Et bien sûr l'une de mes premières recherches a concerné Laure Saint-Clair, actrice porno du moment connue pour ses rôles chez Dorcel notamment dans l'Indécente aux enfers. Mon modem Wanadoo ramait pour me trouver ce que je cherchais. Le X de l'époque n'était pas le même. Il y avait des semblants de scénarii, ils s'éclataient avec les titres. On se souvient de Change de trou ça fume, Passe par derrière y a du monde devant... Ou les parodies des vrais films comme Les Visiteuses, Blanche fesse et les sept mains.
Je ne me souviens plus du titre de celui qui m'a fait découvrir ce genre cinématographique. Romain, un camarade de classe m'avait discrètement passé la cassette vidéo à la fin du cours de SVT avec Mme A. Je me souviens de cette prof, une belle brune aux yeux bleus.
Je l'avais regardée longtemps cette VHS avant de la glisser dans le magnétoscope en me demandant bien ce que j'allais trouver. Romain m'avait prévenu : "y a des fellations, des cravates de notaire..." Cravate de notaire ? Il avait explicité : "Branlette espagnole". Je n'étais pas avancé à cette époque. Je ne me souviens plus dans quelle condition j'avais regardé ce film et si je m'étais branlé dessus. Certainement.
Ah, Sexy zap
Quelques temps après on a eu Canal+ et j'ai découvert le film du premier samedi du mois que j'allais voir en douce dans le salon familial. J'attendais que mes parents partent se coucher et j'enrageais quand ils veillaient. J'avais une télé dans ma chambre mais Canal était cryptée dessus. A cette époque il se disait qu'on pouvait voir en clair en agitant une fourchette devant l'écran. J'avais pas l'air con ma fourchette dans une main ma bite dans l'autre. Il y avait à cette période sur M6 et RTL9 des films érotiques et émissions dont je devais me contenter. Sexy zap par exemple avec des parodies de La Classe ou de Hélène et les garçons. Je leur dois quelques belles éjacs dans mes draps... Comme le film du dimanche soir sur M6 après Culture Pub.
On n'avait pas PornHub, Youporn ou Jacquie et Michel et je vous assure qu'on avait tout aussi accès au porno. Nos branlettes étaient juste un peu plus compliquées et méritées comme le disait l'humoriste Fabrice Eboué dans un de ses spectacles.
Pierre Nino
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