#PORNOJUSTICE « Je savais pas que ça allait se passer comme ça » : nous avons regardé du Pascal OP

Parlons justice un peu. Depuis octobre 2020, le réalisateur producteur et acteur que dans le milieu du X on connaît sous le nom de Pascal OP est mis en examen et écroué pour « viols », « proxénétisme aggravé », « travail dissimulé » et « traite des êtres humains ». De nombreuses vidéos où il apparaît sont toujours visibles en ligne. Nous en avons visionné quelques unes et vous racontons.

Désormais, une recherche du nom Pascal OP dans Google renvoie d'abord aux pages faits-divers des sites d'information. Et son site web, French Bukkake, a été fermé. Le producteur, réalisateur et acteur qui a commencé dans le milieu du porno au début des années 2000 sans lunettes de soleil et tatouages (signes distinctifs aujourd'hui), est mis en examen depuis octobre 2020 pour « viols », « proxénétisme aggravé », « travail dissimulé » et « traite des êtres humains ». Cette affaire éclabousse désormais plusieurs acteurs et producteurs, jusqu'au leader du secteur Jacquie et Michel inquiété dans une enquête distincte.

En son temps, à son heure de gloire, Pascal OP avait reçu des journalistes en reportage sur cette pratique du Bukkake filmée en banlieue parisienne. Des dizaines de mecs, inscrits sur son site venaient alors se vider les couilles sur une fille. Dans Charlie Hebdo et Les Inrockuptibles il expliquait que ces jeunes femmes étaient attirées par l'appât du gain. Il disait d'elles dans les Inrocks notamment, sans estime : "Ce sont des petites nouvelles qui arrivent, tu les vois pendant un mois, et puis elles disparaissent dans la nature. En général, ces filles ne sont pas vraiment des foudres de guerre, ce sont plutôt des grosses cassos. Elles n’ont pas de thune, elles sont à la rue, elles cherchent du buzz, alors elles veulent se faire remarquer en tournant un bukkake qu’elles regretteront une semaine plus tard. Mais nous, on est contents : ça fait de bons vide-couilles.” Des amatrices en galère de thune qui mettaient de côté leur amour propre et acceptaient certaines choses. En refusaient d'autres qui pourtant se produisaient.

Pour en avoir le cœur net, nous avons visionné quelques une de ces scènes.

Misogynie et extrême droite

Si le site French Bukkake (FB) n'est plus actif, une simple recherche sur un tube, une plateforme qui recense des vidéos d'autres plateformes, permet de trouver des archives de FB. Les séquences 24 heures avec Pascal notamment. Dans l'une d'elles après avoir joui sans capote dans une jeune femme il lui lance : "Et toi tu dis rien, tu te laisses remplir..." Elle répond : "Je ne savais pas que ça allait se passer comme ça".

Dans une autre vidéo, il dit à une fille : "C'est sans capote". "Je ne sais pas", rétorque-t-elle. Pascal : "Eh ben je te le dis". Gentleman, il leur fait ensuite tondre la pelouse ou laver la vaisselle. Lorsqu'il était sur Twitter, il se distinguait par sa misogynie et par sa proximité de pensée avec des personnalités politique d'extrême droite, une tendance qu'on retrouve dans le porno made in France et dont nous parlerons dans un prochain article.

Justement, la vidéo la plus malaisante de Pascal OP concerne une jeune femme asiatique qui parle mal français, ce qu'il sait lui faire remarquer. Frange et lunettes rectangles, elle est tout sourire au début de la vidéo qui commence par une interview. Pascal lui annonce : "Tu es revenue chez French Bukkake pour un que dis je pour plusieurs coups de bites. On va faire un petit gang aujourd’hui spécial anal » Elle est surprise et répond, l'air gênée : "Ah… "

"J’ai une gonzesse comme ça, je lui fous deux claques dans sa gueule"

Voici le dialogue qui montre sa considération pour la gente féminine :

Pascal : Tu as déjà fait de l’anal ?

Elle : Non…

Lui : Avec ton copain ?

Elle : Non

Lui : Ah tu fais pas d’anal avec ton copain ?

Elle : Non

Lui : Qu’est ce qu’elles sont connes ces filles, elles ont leur copain, mon chéri je t’aime, non je fais pas d’anal avec toi je vais chez french bukkake, ouais je me fais enculer. Putain moi j’ai une gonzesse comme ça, je lui fous deux claques dans sa gueule. Tu es pas assez amoureuse ou quoi ?

Elle : Non

Lui : Tu préfères venir te faire enculer ici

Elle ne dit pas oui...

Lui : Tu es une fille de toute façon, les filles faut pas trop leur en demander."

Le plus grave est à venir. Pendant que l’un des quatre participants se fait sucer il lui dit "Qu’est ce que je vais te foutre dans le cul petite salope".

Puis ils s'occupent de son anus, d'abord avec les doigts. L'un : "Tu gémis déjà".

Pour le spectateur difficile de savoir s'il s'agit de gémissements ou de pleurs. Puis ils tentent de la pénétrer. Elle hurle, "non". Elle supplie.

La réponse des gars : "Y a pas de stop, elle va bien rentrer dans ton cul (...)

Salooope, oui".

"Tu pleures ou tu fais ton cinéma ?"

Elle supplie encore et encore. C'est difficilement soutenable. La vidéo porno se transforme en snuff movie. N'ayons pas peur des mots, cela montre un viol en réunion.

Ils continuent : "Oui c’est bon ça écarte lui bien les fesses (...)"

Pascal : "L’avantage quand elle va rentrer chez elle c’est que son mec va pouvoir l’enculer tranquille". Puis il questionne : "Tu pleures ou tu fais ton cinéma ?"

Puis il demande enfin au terme de longues minutes montées (combien dans la réalité, dans les rush) : "Arrête, arrête".

L’un d’eux essaie de la réconforter en posant ses mains à plat sur son dos.

Était-ce prévu dans le scénario ? Difficile à croire puisque dans les vidéos de FB il n'y a aucun jeu d'acteurs. Du reste, ce sera à la justice de le dire.

Pierre Nino