#EDITO Et le cul dans tout ça ?

Illustration / Capture d'écran France interdite, clubs libertins.

2020 n'aura été faste pour personne. 2020 n'aura pas été une année lubrique pour les excités du cul. Les sexshops ont rouvert le 28 novembre dernier. Au même titre que les librairies ils sont considérés comme des commerces non essentiels. Le sexe serait donc non essentiel ? Ah bon, tiens... Heureusement que PornHub et les boutiques en ligne ont pris le relais et dommage pour les sexshops qui à Paris comme dans toutes les grandes villes disparaissent, laminés par le web.

La levrette reste la meilleure position validée par les gestes barrière

Pensée plus émue pour les libertins. Pour eux, c'est vraiment dur car par essence le libertinage en ligne montre vite ses limites. Les libertins ont besoin de se toucher, de se caresser, de s'embrasser, de crier, de suer, de faire tout un tas de choses que les gestes barrière réprouvent à six, dix, douze, vingt. Le six à table, connaît pas quand on est huit dans le jacuzzi et dix dans le hammam. La moyenne des partenaires annuels va sérieusement chuter. Une amie avec qui je discutais récemment me faisait remarquer combien il était impossible de baiser masquer de par la chaleur que l'on dégage. Dans un souci de confort, c'est vrai même si la levrette reste la meilleure position validée par les gestes barrière, tout comme le 69.

Je suis "vulnérable"

Mais le problème ne se pose pas, les clubs sont désespérément fermés même si certains comme L'hippocampe à Saint-Maur-des-Fossés tentent de biaiser pour baiser. Cela prend tout son sens finalement si on y réfléchit un peu. Libertin vient du latin et signifie "affranchi". En somme, on s'affranchit des règles. On s'affranchit du confinement.

On peut alors imaginer une petite soirée privée mais que cocher sur l'attestation ? "Première nécessité", "personne vulnérable" ? Les deux ! Il est vrai que je suis un peu faible devant l'appel du sexe. C'est cela la vulnérabilité et je suis plus vulnérable que jamais en l'absence de ces partouzes endiablées, de ces gangbangs débridés, de ces soirées no limit. Oui, j'ai la dalle de ces moments doux et durs à la fois. 2020 aura bel et bien été l'année de la faim pour le cul.

Pierre Nino