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Photo du rédacteurPierre Nino

#DECOUVERTE Le blog qui ne se lit que d'une main

Valia tient depuis novembre dernier le blog Itinéraire d'une licencieuse. Elle y parle de sa sexualité, de ses expériences, de celles des autres. C'est bien écrit, c'est beau, c'est sensuel. On aime. Elle m'a reçu au 6e ciel.



Un message. "Attention, j'habite au 6e ciel sans ascenseur". J'en souris. Il faut effectivement mériter une entrevue avec Valia. C'est de chez elle avec vue sur les toits de Paris que cette jolie quinqua devenue libertine sur le tard tient son blog Itinéraire d'une licencieuse. Depuis novembre dernier, elle raconte en ligne ses amants, ses expériences, aborde des sujets qui l'intéressent - le diktat du "zéro poil" par exemple - et reçoit des collaborations. Car la licencieuse commence à se faire un petit nom dans le milieu libertin.





Ouf! On est sur son palier. Des talons claquent sur le parquet. Elle ouvre la porte. Cheveux court, lunettes presque rondes, chemise noire assez ouverte pour avoir une vue plongeante sur une poitrine qu'on devine imposante. On aimerait en voir plus. On n'en dira mot. Punch maison, fruits de la passion servi.


En 30 années, elle n'a connu que deux partenaires

Valia, divorcée depuis quelques jours, est intarissable sur sa vie libertine, comment elle a découvert ce milieu qu'elle ne connaissait pas il y a encore deux ans. Une nouvelle jeunesse. En 30 années, elle n'a connu que deux partenaires seulement. Depuis qu'elle rencontre d'autres hommes, elle ne saurait donner un chiffre. Il faudrait compter. Sur son téléphone, elle avait commencé à noter les prénoms, les lieux de rencontre, des émoticônes comme des flammes ou des petits diables servaient d'appréciation. Le blog a pris le relais.




"Après un plan à trois, j'ai décidé d’en faire un texte pour me souvenir. J’ai ensuite posé par écrit chaque rencontre, chaque nouvelle expérience. L'idée est venue d'en faire un blog afin de pouvoir partager ma renaissance à l’aube de mes 50 ans", confie Valia. Ses tatouages expriment d’ailleurs cette volonté de vivre et de profiter. Une tournure inattendue pour une femme qui, il y a peu était mariée et même "bien mariée" comme elle dit. Le changement a mis du temps à s’opérer. Son mari, depuis plusieurs années, lui disait de prendre un amant. Elle s'y refusait. Elle a finalement dû s'y résoudre à cause de gros besoins sexuels non satisfaits. "Avec mon mari, les bonnes années, on devait faire l'amour six fois par an", ajoute-elle. A 49 ans, elle décide donc de croquer la pomme via Gleeden, site hors de prix pour les hommes (on l'a testé ici) et gratuit pour les femmes.

"Je me suis découverte fontaine à peine entrée dans la chambre d'hôtel"

Sa première rencontre sera plus que troublante. "Je me suis découverte fontaine à peine entrée dans la chambre d'hôtel. Cela ne m’était jamais arrivé. Dans les films, il y avait forcément un truc". La sensation est magique. Cet amant fait ressortir une féminité qui était là, tapie derrière les années de mariage. Jamais elle ne mettait de talons hauts. Jamais, elle ne mettait de vernis à ongle. Comme elle nous parle, elle est perchée sur des talons de 10 cm et ses mains sont apprêtées. Elle a rendez-vous avec l'un de ses "amoureux" comme elle se plait à les nommer.



Elle continue son récit, sa découverte de Wyylde en mai 2019 et le champ des possibles que ce site représente alors pour elle. Ses recherches s'orientent principalement vers des hommes dominants. Très sélective, elle choisit ses guides avec soin et sa rencontre avec son ami, maître et amant Saint Amour il y a plus d’un an la mène naturellement vers le BDSM, et plus récemment vers le Shibari, au travers des cordes de Pierre Amandier. Elle est même devenue amoureuse de ce bondage venu du Japon qui consiste à se faire attacher - je simplifie, cela fera certainement l'objet d'un prochain article.


"J'avais besoin de vivre une adolescence que je n'avais pas vécue"

"J'adore faire la fête, j'avais besoin de vivre une adolescence que je n'avais pas vécue", reprend Valia. Le premier confinement arrive à cette période, qu’elle vit seule. Il glisse sur elle comme si elle s'était immergée dans une baignoire remplie de lubrifiant. "J'avais Paris pour moi toute seule, je circulais tous les jours à vélo, j'allais chez mon amant, j’écrivais, je dansais. Quand Macron a annoncé que ça allait être la fin du confinement, je l'ai mal vécu. La vie de famille allait reprendre. C'est à ce moment là que j'ai décidé de divorcer, de vivre seule et d’entamer mon blog afin de montrer qu'on peut se réapproprier son corps".


Valia est désormais à l'aise dans toutes les soirées, tous les clubs et notamment au Cupidon et lors des Goûters du divin Marquis. Dans les soirées multi, en revanche, elle joue peu mais elle s’y nourri de l’ambiance. Ce qu'elle veut, c'est avoir les fesses rouges et être dominée, même si la communion des corps qui se rapprochent sur la piste de danse peut aussi la faire chavirer


C'est tout cela qu'elle raconte dans son blog, "c'est un exutoire, cela sort de mes tripes, c’est sincère et authentique". Son itinéraire est aujourd'hui suivies par des libertins et des non libertins. Et c'est devenu collaboratif : elle enchaine les shootings dont certaines photos illustrent ses articles, les rencontres avec des dessinateurs, les échanges avec des soumises. Dans sa tête, les idées s'entrechoquent, sa nouvelle vie a aussi fait exploser sa créativité. Ce qui nous donne plein de sujets potentiels.

Pierre Nino

@la17elettre sur Twitter

la17elettre@outlook.fr


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